Une lettre imaginée d'un déporté : résister par la pensée de la vie d'avant

 Par Diego REOLID-SANCHEZ et Justine NICOLAS–MAHIEUX

Chère Elise, 12 juillet 1943

C’est le cœur lourd que je t’écris une lettre, notre séparation suite à ma déportation est difficile. Les mots me manquent pour t’expliquer à quel point cette épreuve est douloureuse.

Je refuse de me laisser abattre malgré le fait que la déportation soit une épreuve terrible. Les souvenirs de toi m’aident à tenir. Je te promets de tenir le plus possible. Nous sommes traités comme des marchandises ici, on nous accole des numéros et on nous transporte de partout. Nous sommes très peu nourris, et l’hygiène est déplorable, de nombreuses personnes meurent chaque jour à cause des conditions de vie.

Certaines personnes avec qui je suis arrivé, sont partis pour travailler et ne sont jamais revenues. Je me demande ce qui a bien pu leur arriver. En ce qui concerne le travail c’est dur, le climat ici est assez froid, ça n’est vraiment pas facile tous les jours, je ne souhaite ça à personne, même pas à mon pire ennemi. Personne ne peut s’imaginer ce que l’on vit ici.

Je passe chaque minute à penser à toi, je prie pour que tout ceci se termine pour de bon rapidement, et que l’on se retrouve au plus vite. Je garde en mémoire chacun de nos souvenirs, et moments partagés, et cela m’aide à tenir à chaque instant.


Sache que je t’aime de tout mon être, je ferai de mon mieux pour pouvoir être auprès de toi dès que possible. Prends soin de toi et je te promets de faire de même.

 

Je t’aime de tout mon être,

David




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